Interview Laetitia Guapo – « L’objectif c’est le maintien »

Joueuse majeure au sein de l’effectif de Charnay, Laetitia Guapo a accepté de répondre à nos questions sur cette saison, et leur montée en LFB.

L’interview fut réalisée pendant la trêve de la mi-saison. Par conséquent, certains résultats d’équipes ont évolué depuis la reprise de la deuxième partie de saison.

De plus, si vous souhaitez d’avantage d’information concernant la carrière de Laetitia Guapo, un article est disponible sur le site Basket’Her.


  • Comment avez vous débuté le basket ? Est ce une passion depuis votre enfance ou un concours de circonstance ?

Ce fut plutôt un concours de circonstances. Mes parents voulaient que je fasse du sport. Ma mère pratiquait le basket et mon père faisait du foot. J’ai, au final, été plus attirée vers le basket. A la base ce n’était pas forcément une passion, mais cela l’est devenue avec le temps. De plus, dans mon village, il n’y avait pas non plus beaucoup de sports proposés donc je suis allée vers le basket à l’âge de 7-8 ans.

  • Que représente le basket féminin pour vous ? Quels sont ses atouts ? Ce qui créer la différence avec le basket masculin ? Ce qui pousse à le regarder ?

Selon moi, le jeu masculin sera d’autant plus basé sur un jeu spectaculaire et athlétique dans le sens où il y aura des actions comme les dunks alors que le jeu féminin se tourne plus vers un jeu collectif et technique.

  • Vous êtes arrivée en 2018 à Charnay. L’année précédente, les Pinkies avaient échoué en demi-finale face à Landerneau. Quel impact a eu cette défaite lors de la saison 2018/2019 ?

Le coach nous a beaucoup parlé de cette défaite parce que je pense qu’il aurait voulu mieux faire. Après, est ce qu’il aurait pu le faire, je ne sais pas. Je pense qu’il ne s’attendait pas non plus, la saison précédente, à aller en playoffs et surtout à aller aussi haut. Quand on est compétiteur, et que l’on voit que dès la première année en Ligue 2 le club peut réaliser la montée, on fait tout pour y arriver. Donc je pense que cette défaite a eu des répercussions positives lorsque je suis arrivée à Charnay. Ce fut un moteur pour la saison 2018/2019, notamment en playoffs.

  • Lors de cette saison 2018-2019, Charnay termine la régulière sur un bilan historique de 19 victoires pour 3 défaites. Comment l’équipe a su réaliser une telle performance durant toute une saison sans être impacté par la fatigue ?

On s’est entraîné deux fois par jour toutes les semaines. Il n’y a jamais eu de repos, même lorsque que l’on gagnait. Par exemple, lorsque je compare avec d’autres équipes, le lundi matin était un jour de repos pour la plupart des clubs, peu importe le résultat.

Tandis qu’avec nous, Matthieu (le coach) est un acharné de travail et ses valeurs reposent sur ça. On a peut être eu une seule fois un lundi de repos, sinon on était toujours au travail. Le lundi, on revoyait la vidéo du match, et surtout les points négatifs, même si on avait gagné. C’est grâce à ça que l’on est resté à ce niveau d’excellence.

  • Le fait de s’entraîner aussi régulièrement par semaine et par jour n’a pas eu un impact physique sur les joueuses en fin de saison, notamment pendant les playoffs ?

Au contraire, ça a eu un impact physique positif dans le sens où on avait toutes les « cannes ». Lors des matchs, plusieurs personnes venaient nous voir, remarquant que l’on étaient toutes affûtées, dans un bon rythme que ce soit en défense et en attaque, grâce aux nombreux entraînements. On étaient des morts de faim sur le terrain, et ça nous a permit d’en arriver là.

Après, on a eu de la chance de ne pas avoir eu vraiment de blessées. Cependant, ce n’était peut être pas dû seulement à la chance, mais peut être aussi au travail, au fait que l’on s’entraîne beaucoup, que l’on ait l’habitude d’avoir un emploi du temps physique important.

En playoffs, on a enchaîné les matchs avec deux rencontres par semaine. Nos nombreux entraînements durant toute la saison nous ont permis d’être prêtes lors des playoffs car la charge de travail était identique . En conclusion, ce fût plutôt bénéfique.

  • L’équipe parvient à se hisser en Finale face à Toulouse. Il ne reste plus qu’un match pour atteindre la LFB. Quel était votre état d’esprit, ainsi que celui de l’équipe avant le début de ce match décisif ?

Il fallait gagner (rire), on n’avait pas le choix ! On dit souvent qu’une finale ça ne se joue pas, ça se gagne et c’est exactement ça. On aurait voulu gagner en deux matchs mais on est allé perdre chez elle. Ce dernier match, on devait le gagner. En plus on était chez nous, devant notre public. On s’est dit : « il faut que l’on déroule, ça va être dur, c’est une finale mais il faut que l’on gagne ».

  • Quelles sont les premières émotions qui vous traversent lorsque vous entendez la sonnerie finale, symbole de victoire et de montée en LFB ?

Sur le coup, je ne sais pas si on peu dire que l’on réalise. C’est une sensation magique, surtout lorsque l’on est chez nous, devant notre public, devant l’engouement montré de la part du club et des supporters.

A la base, la salle ne peut accueillir que 900 personnes et au final, il devait y avoir 1400 personnes. Le club avait réussi à obtenir une autorisation de la mairie pour qu’il y ait 1200 personnes mais je pense que l’on était plus nombreux que les chiffres prévus. En plus, il y avait Antoine Griezmann. L’ambiance qu’il y avait, j’espère que je vais pouvoir le revivre un jour mais ce ne sera peut être pas le cas.

Quand la sonnerie finale retentit, on se dit que l’on a gagné, on l’a fait. On s’est entraîné dur toute l’année mais on l’a fait, c’est la première chose que je me suis dite.

  • Que représente cette montée en LFB pour vous et pour l’équipe ?

Tout d’abord pour l’équipe. Je pense que c’était la consécration d’une année de travail. De plus, l’année fut compliquée. Je ne vais pas dire que j’ai vécu ma meilleure année d’un point de vue basket parce que ça a été dure.

Puis, le fait de vivre 24H sur 24H avec les mêmes personnes pouvait parfois créer quelques tensions au sein de l’équipe. Comme dans toute équipe, c’est jamais tout rose. On l’a fait quand même, toutes ensembles, pour le club c’est historique.

Après personnellement, c’était vraiment un objectif. Par le passé, je jouais en LFB avec Nice, mais je n’avais pas le même rôle dans l’équipe. J’ai donc décidé de jouer en Ligue 2, pour avoir plus de temps de jeu, plus d’importance dans l’équipe, pour pouvoir me faire plaisir et être un élément majeur. C’est vraiment ce que j’ai réussi à faire à Charnay. Aujourd’hui ma satisfaction est d’avoir réussi à devenir championne de France (LF2) et ainsi accéder à la LFB avec ce club. Ce fut aussi la concrétisation de plusieurs années de travail où j’ai mené de front basket et études.

  • La première partie de la saison vient de se terminer. Charnay se trouve avant- dernier, avec un bilan de 3 victoires pour 11 défaites : Ce classement marque t-il un réel changement de niveau entre la LFB et la LF2 ?

Ce n’est pas du tout le même jeu. En LFB, à peine tu fais une erreur, l’équipe adverse te le fait payer cash : c’est la principale différence. De plus, l’impact pendant le match, notamment en défense, n’est pas du tout le même. J’en parlais avec une des joueuses où on voit la différence entre les équipes de hauts de tableau de ligue, et celle du bas de tableau.

Lorsque l’on est monté avec Charnay, le club a dû recruter tout en gardant un petit groupe de l’année dernière (Romane Jeanneaux, Prescillia Lezin, Sixtine Macquet et Laetitia Guapo). Réaliser un recrutement optimal fut difficile par rapport à l’aspect financier. Il a donc fallu reconstruire une équipe, ce qui a pu être la cause de ces résultats.

  • Est ce que ces résultats à mi-parcours sont une surprise, ou ils étaient attendus ?

C’est une surprise. Après, on s’y attendait et je m’y étais préparée. Lorsque j’ai re-signé avec Charnay, je savais que le club allait avoir le plus petit budget de la ligue et par conséquent que ça allait être difficile. Néanmoins, je trouve que l’on progresse et les équipes nous prennent quand même au sérieux.

C’est un résultat un peu logique mais je pense que l’on est toute motivée pour ne pas en rester là, et montrer que l’on peut le faire. L’objectif c’est le maintien, aller jusqu’au bout et moi personnellement, je ne lâcherai jamais rien. Je vais essayer d’aller jusqu’au bout de cet objectif et de l’acquérir.

  • Pensez vous que les blessures ont joué sur le bilan de mi-parcours ?

Bien sûr. Cependant, elles ont permis de recruter des joueuses qui ont plus d’expériences, ce qui selon moi nous manquait au début. La plus vieille de l’effectif était Promise qui a 27 ans. De plus, parmi les joueuses recrutées en début de saison, plusieurs d’entre elles n’ont jamais connues la LFB. La plupart était des joueuses étrangères, qui ont joué à l’étranger, et je pense que ça fait la différence.

  • Si vous deviez retenir quelques choses de cette premier partie de saison, qu’est ce que ce serait ?

Le mot formateur, parce que je trouve que c’est lorsque que l’on est en difficulté que l’on apprend le plus. Actuellement, on est en difficulté mais l’équipe est en apprentissage constant ce qui nous apporte à toutes d’un point de vue personnel et d’un point de vue basket. Les autres équipes ne nous prennent pas de haut et nous voient comme des adversaires de taille donc il faut juste continuer à travailler pour aller décrocher nos objectifs.

  • Quels sont à présent les ambitions du club sur cette deuxième partie de saison ?

Gagner plus de matchs et aller décrocher un maintien. On aurait bien voulu gagner le match contre Charleville mais voilà on a perdu, c’est comme ça, on se remet au travail et puis voilà on y retourne.

  • L’équipe va t-elle changer sa manière d’appréhender les matchs, sa stratégie de jeu sur cette seconde partie de saison ?

La stratégie de jeu n’a pas changé. En défense, celle que Matthieu voulait adopter a été modifiée suite au premier match. Certaines joueuses ne rentraient pas dans ce moule, il a donc fallu ajuster la défense. Après on s’adapte à chaque équipe que l’on affronte. A propos de l’attaque, la stratégie n’a pas du tout changé, on essaie de progresser mais on reste sur la même ligne de conduite.

  • Afin de vous adapter à cette nouvelle ligue, avez vous modifié votre manière de vous entraîner, de préparer les matchs, votre nutrition, votre préparation mentale et physique ?

Non j’ai continué comme je faisais déjà. J’ai toujours été assidue sur la nutrition, la récupération etc. A propos de la préparation mentale, je travaille depuis très longtemps avec une préparatrice, j’ai donc continué avec elle. Personnellement j’ai rien changé, et le coach a gardé le même esprit de travail qu’il avait l’année dernière.

  • Personnellement, avez vous changé votre manière de voir le jeu, de l’appréhender ?

Il y a eu forcément un changement parce que je suis obligée d’élever mon niveau de jeu. Mais je suis restée Laëtitia Guapo. Je suis une joueuse d’instinct donc je ne me pose pas trop de questions quand je joue. J’essaie de voir au mieux pour aller marquer un panier, pour que l’équipe marque un panier. Je n’ai pas vraiment changé ma façon de jouer ou de penser, mais j’essaie de m’adapter au haut niveau.

La semaine prochaine, l’interview avec Laetitia Guapo se poursuit, mais cette fois ci, autour d’une nouvelle thématique : le Basket 3X3.

Crédit photo : LFB

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3 pensées sur “Interview Laetitia Guapo – « L’objectif c’est le maintien »

  • 15 mars 2020 à 23 h 49 min
    Permalink

    Pretty! This was an extremely wonderful article. Thank you for providing this information.

  • 17 mars 2020 à 15 h 36 min
    Permalink

    Long time reader, first time commenter — so, thought I’d drop a comment..
    — and at the same time ask for a favor.

    Your wordpress site is very simplistic – hope you don’t
    mind me asking what theme you’re using? (and don’t mind if I steal it?
    :P)

    I just launched my small businesses site –also built in wordpress like yours– but the theme slows (!) the site down quite a bit.

    In case you have a minute, you can find it by searching for « royal cbd » on Google (would appreciate any feedback)

    Keep up the good work– and take care of yourself during the coronavirus scare!

    ~Justin

  • Ping :Charnay Basket – Des débuts LFB en demi teinte – Basket'Her

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