USO Mondeville – Le doyen d’une ligue
Après 20 ans d’existence, la Ligue Féminine de Basket (LFB) en France continue de faire vibrer les fans et les équipes du ballon orange. Une compétition nationale réunissant l’élite du basket féminin français, avec un même but, remporter le trophée. Parmi elle, les clubs sont variés, mêlant les clubs historiques, pilier de la Ligue, et les jeunes arrivants, prêts à montrer leur talent. Afin d’en savoir plus sur ces équipes, visages du basket féminin français dans le monde, Basket’Her va vous faire voyager dans l’Hexagone à la découverte des équipes animants chaque année cette grande ligue qu’est la LFB. Chaque club sera analysé sous trois grandes thématiques : leur identité, leur histoire ainsi que leur centre de formation.
1971. L’année où tout commence, où les premières pages d’une longue histoire débute. Le récit d’un club, qui dans quelques années sera l’un des doyens, l’un des piliers du basket-ball féminin en France. L’Union Sportive Ouvrière de Mondeville prend vie, grâce à un certain Jean-Michel GASNIER, ancien Maire de la ville.
Lors de la saison 1988/89, Daniel Dufour devient le président du club. Une nouvelle arrivée qui propulse l’USO Mondeville a un rang national. Respectivement, l’équipe senior masculine et féminine vont progresser, gravir les échelons jusqu’à atteindre en 1989 le championnat national (N4 pour les hommes et N3 pour les filles). En 1994, Mondeville réalise une excellente saison, finissant à la troisième place du classement. Elles poursuivent leur performance avec leur première récompense nationale, le titre de championne de France en National 3.
20 ans après sa création, l’USO Mondeville décroche son premièr titre de Coupe de France face à Châteauroux (1995) et réussi à ouvrir les portes de la plus grande ligue de basket féminin en France, intégrant lors de la saison 1995/96 la NF1A, ancêtre de la Ligue Féminine de Basket (LFB). Leur arrivée au sein de l’élite du basket féminin français va impliquer des changements comme la venue d’un coach Russe en 1997, Igor Groudine. La même année, Mondeville obtient un bilan équilibré de 13 victoires pour 13 défaites, leur permettant d’accéder à la septième place du classement. Grâce à cette septième place, les joueuses d’Igor Groudine vont découvrir un nouveau championnat, celui de la coupe Ronchetti, la deuxième plus grande compétition européenne.
Nommée ainsi en l’hommage de la joueuse italienne Liliana Ronchetti, cette compétition qui est l’ancêtre directe de l’EuroCup actuel, est le second championnat européen féminin. Tandis que la plus grande scène européenne, réunissant les meilleures équipes du continent avait pour nom la Coupe d’Europe, actuellement l’EuroLeague.
La saison suivante, Mondeville effectue ses débuts dans une compétition européenne, après avoir était intronisé dans la meilleure ligue française seulement trois ans avant. L’équipe remporte leur première victoire face à Osnabruck (Allemagne) et termine à la sixième place de ce championnat. Dès leur première année, l’USO Mondeville dispute les phases éliminatoires de la Coupe Ronchetti mais sera stoppée en huitièmes de finale face à Sopron (Hongrie), championne en titre. En championnat français, elles obtiennent leur seconde Coupe de France face à Toulouse sur un score final de 92 à 74.
Le début d’une nouvelle décennie marque un tournant historique pour le club. Le 17 mai 2000, l’USO Mondeville se sépare de l’Union Sportive Ouvrière de Mondeville pour devenir une branche indépendante : l’Union Sportive Ouvrière de Mondeville Basket. Une indépendance qui aura pour conséquence l’inauguration d’un nouveau gymnase, la Halle Pierre Bérégovoy, en référence d’une personnalité politique Normande, pouvant accueillir jusqu’à 2500 personnes. Elle finissent cette riche saison 2000/2001 à la quatrième place du classement LFB. Grâce à ce rang, Mondeville se qualifie au tournoi de la Fédération réunissant les 4 meilleures équipes de la LFB. Elle finira quatrième de ce tournoi.
En 2002/2003, le changement se poursuit avec l’arrivée d’un nouveau coach à la tête de l’équipe, Hervé Coudray, en provenance de Rennes. Face à plusieurs modifications d’effectifs, Mondeville continue à produire un bon basket en terminant septième du classement LFB, tout en obtenant une nouvelle qualification en EuroCup. Cependant, l’USO Mondeville a les capacités d’offrir un meilleur basket, de devenir l’un des emblèmes du basket français en Europe. Malgré ce talent, l’équipe ne dépasse pas la sixième place du championnat LFB, et reste bloquée aux portes des quarts de finale en EuroCup.
Il faudra attendre la saison 2003/2004 pour voir une équipe de Mondeville au sommet. Les joueuses de l’USO, encadré par le nouveau coach Hervé Coudray vont décrocher la troisième place du classement LFB, la plus haute place jamais obtenue par le club depuis sa création. Elle continue leur magnifique parcours jusqu’en final de Coupe de France, qui sera malheureusement perdu face à Valenciennes (74-60). D’un point de vue européen, Mondeville se hisse en quart de finale de l’EuroCup, mais sera une nouvelle fois battu. Des efforts qui ne seront pas vains car pour la première fois de leur histoire, et grâce à une magnifique saison, le club se qualifie dans la plus prestigieuse compétition européenne, l’EuroLeague.
Enfin, « les lionnes conquérantes » font leur entrée sur l’ultime scène du basket féminin en Europe. Une fierté pour le club qui s’inscrit parmi les plus grands d’Europe, au même titre que Bourges, Valenciennes ou plus récemment Ekaterinbourg (Russie), Istanbul (Turquie), Salamanque (Espagne) ou encore Sopron (Hongrie). Pendant deux années consécutives, Mondeville atteindra les huitièmes de finale d’EuroLeague. L’aventure en Euroleague fut très enrichissante pour l’équipe mais qui va malheureusement prendre fin lors de la saison 2007/2008, durant les phases de poules.
L’année suivante, l’armoire à trophée s’enrichit, laissant place à un trophée jamais obtenu auparavant, celui du Challenge Round (ancienne appellation des playoffs), remporté face à Challes-les-Eaux. En 2012, l’équipe va réaliser son retour en EuroLeague avec un effectif composé de joueuses emblématiques comme Caroline Aubert, Kristen-Brooke Sharp ou encore Touty Gandega. L’histoire se répète, et Mondeville ne dépasse pas les phases de poules face aux monstres européens.
L’équipe s’essouffle et ne réussi plus à atteindre le niveau d’antan. En 2013, une nouvelle ère s’inscrit dans l’histoire des filles de Mondeville. Le coach mythique, Hervé Coudray, quitte ses fonctions de coach pour laisser sa place à Romain l’Hermitte. Au niveau des dirigeants, le bureau est renouvelé avec notamment l’élection d’une Présidente, Régina Dutacq, première présidente d’un club de LFB.
Lors de la saison 2015/2016, Mondeville va faire face à un défi de grande ampleur, décisif pour l’avenir du club. La ligue décide de modifier le nombre d’équipe possible en LFB, passant de 14 à 12. Ce changement de règle handicap Mondeville, qui n’est pas dans la meilleure situation pour affronter un tel défi, notamment à cause d’une marge salariale faible.
Cette saison est l’une des plus importantes de l’histoire du club, et marque un changement de place dans la hiérarchie des équipes LFB. A présent, le club devra se battre lors de chaque match, lors de chaque saison pour espérer se maintenir dans la grande ligue.
Alors, est ce que Mondeville fait parti de ces équipes reléguées suite à ces modifications ? La saison fut longue, mais l’USO accroche la neuvième place du classement LFB, à un point seulement d’une qualification en EuroCup. Un maintien effectué grâce à l’entraîneur Romain l’Hermitte, et ses assistants, Nicolas Leblanc et François Menival mais aussi à la découverte d’une joueuse de talent, qui deviendra l’une des joueuses les plus talentueuses d’Europe, Marine Johannès. Grâce à ce maintien, l’équipe peut continuer de s’inscrire dans l’histoire de la ligue et affirmer sa position de doyen au sein de le LFB, avec un effectif jeune, tout droit sorti du centre de formation, assurant ainsi l’avenir du club.
Cependant, le réalité est revenu au galop dès l’année suivante. Pour la seconde fois en deux ans, Mondeville joue sa place en LFB sur un dernier match, cette fois face à Nantes. L’équipe peut-elle renouveler l’exploit de s’imposer sur le fil, comme ce fut le cas face à Nice l’an passé ? A la suite d’un match serré et rempli de nervosité, Nantes décroche la victoire et son maintien. Tristesse, colère, déception, les émotions se chamboulent au gymnase Pierre Bérégovoy. Une défaite marquant la fin de 21 saisons consécutives dans la grande ligue.

Après deux saisons en LFB mouvementées, l’USO Mondeville fait face à un nouveau défi, celui de retrouver une place au plus haut niveau après leur relégation en Ligue 2. Le futur du club est notamment basé sur les excellentes joueuses de leur centre de formation, dominantes face à la plupart de leur adversaires en U17 et U18.